Le temps, la vie : baromètre ancien

Article rédigé initialement le 7 février 2021

Dans les Hautes Alpes, voici comment l’ancienne génération apprenait à la nouvelle ce qu’est le temps, ce qu’est la vie :

  • Quand l’hiver commence bien, il finira bien.
  • Au mois de janvier, si les rois n’ont pas foulé la neige, attends février pour faire la trace.
  • Point d’hiver, point d’été
  • L’hiver quand il a de la tête, il a de la queue : l’hiver lorsqu’il commence tôt, il finit tard.
  • A Saint Vincent (22 janvier) l’hiver perd une dent, sinon il revient pour longtemps.
  • Le jour de la Saint Vincent (22 janvier), tout gèle ou tout détend.
  • Si Saint-Paul (25 janvier) est clair et serein, grande abondance de grains.
  • En janvier comme en été, jamais samedi n’est passé sans que le soleil sorte son nez.
  • Neige des avents dure jusqu’au printemps.
  • Si pour la Saint-Antoine (le 17 janvier) il fait mauvais, pour la Saint-Sébastien (le 20 janvier) ce sera terminé.
  • A la chandeleur, gros froids ou grosses chutes de neige.
  • Trop gros flocons, ce ne sera pas long.
  • Quand février est rigoureux, mars est loin d’être meilleur.
  • Chaque mois, le temps du troisième jour sera le temps de tout le mois.
  • Comme il fait le jour des rameaux, il fera tout l’été.
  • Au 15 avril, on sait si le coucou est mort ou s’il vit.
  • Jamais le mois d’avril n’a été regardé comme un beau mois.
  • Amène moi Pâques, je t’amènerai le printemps.
  • Comme il fait à la Trinité (le dimanche qui suit la Pentecôte) il fait tous les dimanches de l’année.
  • Le soleil à Saint-Barnabé (11 juin), à Saint Médard (8 juin) casse le nez.
  • La lune de Saint-Jean (24 juin) jusqu’à Noël fait le temps.
  • Beaucoup d’airelles, beaucoup de noisettes, ce sera beaucoup de neige dans la montagne.
  • Entre la Saint-Jean (24 juin) et la Saint-Pierre (29 juin) passe un petit hiver.
  • Tant de jours de gelées avant la Saint-Michel (29 septembre) tant de jours de neige avant Noël.
  • Orage de septembre, neige de décembre.
  • Si à la Saint-Denis (le 11 octobre) le temps est beau, suit 40 jours de beau.
  • Si la chute des feuilles est tardive, la froidure sera vive.
  • Qui veut le beau temps doit savoir l’attendre.

Photo archives : grand-mère et petit-fils à Orcières (d’après plaque de verre photographique vers 1890)

Quand les champsaurins avaient des vignes à Gap et au-dessus de Gap

Article rédigé initialement le 24 février 2021

Il y a ceux qui insistent sur le changement climatique actuel (et ils ont peut-être raison) et il y a ceux qui découvrent que le climat a été différent certaines années (notamment plus chaud).

Ainsi pendant les guerres de Lesdiguières le capitaine huguenot après s’être emparé de Gap a voulu offrir des faveurs à ses compagnons d’armes champsaurins qui l’avaient accompagné au combat.

D’ailleurs beaucoup de noms de gapençais actuels proviennent de ces champsaurins qui se sont installés à Gap et dans les villages au-dessus de Gap. C’est là d’ailleurs qu’ils avaient de belles vignes.

Parmi ces favorisés, Antoine Robert de Poligny , Pierre Amar de Bénévent, Jean Roussin-Bouchard d’Orcières, Jean Martin de Saint Laurent, Pierre Dastrevigne de Laye, Claude de Montorsier, Jean Maset de Chabottes, Pierre Davin de Champoléon, Pierre Borrel de Saint Laurent, Jean Bertrand du Noyer, Honoré Arnoux de Laye, Antoine Pellissier de la Fare, Jean Vacher de Saint Julien, Guillaume du Faure de l’Aulagnier, Pierre Audéoud de Saint Laurent, Martin Lagier de l’Aulagnier, Georges Martin de Champoléon, Albert d’Orcières, Jean Eyraud de la Plaine, Pierre Davin d’Ancelle. Tout ce beau monde produisait son vin.

Les vignes d’ailleurs à cette époque montaient jusqu’à Saint Bonnet. On note, dans les archives : « lundi 20 septembre 1660, proclamation des vendanges à Saint Bonnet par la criée et trompette pour l’utilité publique ».

Mais un refroidissement entre le 17ème et le 19ème siècle devait entrainer un abaissement de la limite de la culture de la vigne.

Un bienfait ??? Dans tous les cas, des souvenirs (ou des recherches) dans de nombreuses familles.

Des traditions perdurent.

Scène touchante dans le Champsaur au passage de Napoléon.

D’après post Facebook originellement publié le 25 avril 2021

Napoléon est actuellement en vedette. Que s’est-il passé quand il a traversé les Hautes Alpes à son retour de l’ile d’Elbe ? Enthousiasme inégal dans les Hautes Alpes : il est assez mollement reçu à Gap où il oublie d’ailleurs un fanion de la garde impériale et où il couche à l’auberge Marchand, rue de France.

Mais après le col Bayard, en arrivant dans le Champsaur, le 6 mars 1815, en début d’après-midi, l’enthousiasme des populations éclate. Les paysans quittent le marché de Saint Bonnet pour leur empereur. Comme il fait un temps superbe, ils se mêlent à la colonne et marchent à ses côtés en chantant des chants patriotiques.

Un Haut Alpin, M. de Saint Genier, témoin de cette épopée, raconte qu’un épisode du passage de l’Empereur dans le Champsaur a tellement marqué Napoléon que ce dernier a voulu en faire peindre un tableau. Voici ce qu’il écrit : « un des plus beaux grenadiers du bataillon sacré avait disparu depuis le débarquement ; on avait vainement cherché une cause à son absence lorsque ce problème s’expliqua peu d’heures après le départ de Gap.

La foule s’ouvre et laisse parvenir jusqu’aux pieds de l’empereur l’estimable déserteur portant dans ses bras un vieillard de 85 ans : c’était le père du grenadier, qui avait voulu voir Napoléon avant de mourir. Cette scène touchante devait être le sujet d’un tableau que l’empereur avait commandé pour être placé dans son appartement… »

Le Paon et les Deux Chiens

Expérience vécue : j’avais 6 ans à Prégentil. L’âge des découvertes à l’aube d’une vie sans pitié et sans partage. A 6 ans on voit déjà le clair et le sombre. A Prégentil on avait un splendide paon habituellement glorieusement perché au haut du tas de fumier. Il resplendissait. Je lui criais « fais la roue, fais la roue … » Les trois quarts du temps il dédaignait mes appels mais conservait sa splendeur.

On avait aussi deux chiens « BIR et TURC » qui partageaient également mon affection. On cohabitait beaucoup à la ferme… jusqu’au jour où…

Dans le pré d’en bas on tombait sur notre beau paon, mort, déchiqueté… cruelle découverte. Les responsables : nos deux gentils chiens (transformés en loups) qui partageaient mon affection. Le sang de mes grands frères n’a fait qu’un tour. Ils ont pris chacun leur fusil et sont partis éliminer ces 2 inconscients. Que penser de tout cela ??? Rien ! C’était comme ça !

Robert Faure au centre de la photo lors d’une fête de famille au milieu des années 1930

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